Le monde numérique est-il soluble dans le folklore marseillais ? L’univers technologique 2.0 peut-il se fondre dans l’imagerie provençale ?

En somme, la « start-up nation » et les réseaux sociaux peuvent-il cohabiter avec le joueur de pétanque et son petit verre de jaune ? Ma foi…… La réponse est oui, mille fois oui. Pourquoi faudrait-il faire le choix entre un Marseille authentique et un Marseille numérique ? Pourquoi croire qu’innovation, ne s’associerait pas à rallyes gourmands, aventures nautiques et courses d’orientations dans la garrigue ?

Faisons tout d’abord un détour du côté des cabanes à pêcheurs du port des Goudes : la vie y est paisible ; et le décor sublime des calanques n’a besoin ni de filtre, ni d’émoticônes, ni de mise en scène pour concurrencer les post Instagram des influenceurs : un environnement loin de tout et dépourvu de toute technologie mais qui pourtant, permet de nous connecter avec la vrai vie. Un emblème pittoresque marseillais qui vit sereinement à quelques encablures de la tour CMA-CGM et où la tour flambant neuve dite « La Marseillaise » regarde avec empathie le quartier historique du Panier. Tous ces édifices, qu’ils soient millénaires ou ultra connectés sont à l’image d’un Marseille chantant et traditionnel. Un territoire qui est entré progressivement dans un XXIème siècle d’innovation, d’interaction, d’expérimentation, de like, de live, de buzz et qui aujourd’hui a toute sa place dans l’éco système numérique.

En 2018, la vision de notre belle cité phocéenne est à remodeler dans l’esprit de ceux qui n’y voient qu’accent rempli de cigales et siestes cadencées par un « Tirer, pointer ». Marseille a les pieds et la tête bien ancrés dans l’avenir et se projette chaque jour un peu plus vers une société qui innove, une société fière de ses pépites « French Tech ». Les entrepôts vides et les friches laissées à l’abandon sont convoités et investit par de grandes entreprises internationales ou de start-up locales, souhaitant raccorder l’âme d’un quartier chargé d’histoire à la frénésie d’un business fleurissant. Et le quartier de la Joliette ou de la Belle de Mai sont les parfaits exemples d’une gentrification réussie, valorisant non seulement les lieux mais aussi les entreprises qui élisent domicile.

Le dynamisme du territoire phocéen est passé de légende urbaine à une réalité à 360° avec des projets positifs et en parfaite adéquation avec notre époque : La Coque (un centre d’événementiel digital en plein cœur de ville), la French Tech Aix-Marseille (un écosystème faisant créer de l’emploi et de la richesse aux start-ups de la région) ou encore Smartseille (une EcoCité de 58000 m² exemplaire en termes de développement durable).

Tous ces atouts n’appartiennent pas à New-York ou au grand Paris mais bien à Marseille qui a décidé d’allier à sa culture et à son patrimoine provençal une identité numérique forte. Le bruit des glaçons dans un apéritif anisé ou un rallye pédestre non loin du Vieux-Port ne sont cependant jamais très loin. Le pont entre un lâcher prise local et un enthousiasme interactif se fait en quelques foulées.

Ces nouvelles structures au cœur de notre ville reflète une envie débordante de garder des acquis vivaces sans dénaturer les beautés originelles de Marseille.

Marcel Pagnol peut tutoyer Mark Zuckerberg tout en écoutant Soprano et en lisant la version numérique de La Provence : rien n’est incompatible et tout est possible dans une ville de Marseille qui a décidé, plus que jamais, de donner à tous les curieux d’innovation, une découverte de son patrimoine, à la fois authentique et numérique.

 

Source : Kom1bulle